Plus de 3000.000 rwandais affamés
Plus de 300.000 Rwandais affamés contraints à manger de l’herbe ! Kinshasa, 10/06/2006 / Politique La sécheresse qui sévit actuellement dans l’Est du Rwanda est la cause d’une famine cruciale dont sont frappées plus de 300.000 Rwandais. La situation est dramatique au point que les victimes de la calamité sont réduits à manger de l’herbe. Affamés, réduits pour certains à manger des herbes, les 300.000 Rwandais de l’Est du pays sont pourtant très peu aidés, en particulier par leur gouvernement. Reportage. Plus de 300.000 des 8 millions de Rwandais, essentiellement dans le Sud Est du pays, sont frappés par l’insécurité alimentaire, estime le Programme alimentaire mondial (PAM). Un chiffre qui dérange le Président rwandais, Paul Kagame, qui l’a déclaré exagéré dans sa conférence de presse du 8 mai. Il contraste en effet durement avec le taux de croissance économique de 7 % affaire pays. Pourtant, sur place, la famine est bien visible. Les plus démunis en sont réduits désormais à manger des herbes. Affamés depuis plusieurs mois, ils n’ont reçu jusqu’à présent qu’une aide très insuffisante. Les gens consomment des herbes qui ressemblent aux amarantes et poussent en abondance dans les champs pendant la saison pluvieuse. Ils les ont déjà baptisées Nyiramuriri (qui provoquent les bruits) à cause des maux de ventre et des diarrhées qu’elles provoquent. On les appelle également Nyiramukiza (sauveur) pour dire qu’elles ont épargné des vies humaines. « On n’avait jamais consommé ces herbes », affirme une femme âgée de 50 ans du village de Kamarashavu dans le district de Kayonza, dont la voix très faible et le corps sans chair, montrent qu’elle ne mange plus correctement. Les petits enfants les plus touchés Presque tous les enfants des villages avoisinants le parc de l’Akagera, qui n’ont pas encore âge d’aller à l’école primaire ont le visage et les ventres gonflés sur de petits corps maigres. Les plus âgés bénéficient de la bouillie et du repas de midi à l’école, grâce à l’appui du PAM. Le centre nutritionnel de l’hôpital de Rwinkwavu, reçoit tous les jours de nouveaux cas d’enfants mal nourris dont le nombre ne cesse de croître. Une vingtaine d’entre eux touchés par le marasme et le kwashiorkor sévère étaient hospitalisés lors de notre visite. Tous les mercredis une centaine de parents et enfants mal nourris sont au rendez-vous au centre nutritionnel, pour suivre les cours et recevoir un des compléments alimentaires (Un mélange de farine de mais, de soja et de lait en poudre). Le PAM inquiet de la situation a alerté le gouvernement et les donateurs « C’est une situation d’urgence. Effectivement, on aimerait bien que les 300.000 personnes reçoivent une distribution gratuite de vivres. Malheureusement, nous n’avons pas de stock au niveau du Rwanda et nous ne pouvons pas les satisfaire », a déclaré Maarit Hirvonen, représentante du PAM à Kigali, à la presse internationale. Une déclaration contestée par les hautes autorités rwandaises qui ont même fait annuler la Marche contre la faim, prévue le 21 mai comme partout dans le monde, qui aurait pu permettre de récolter des fonds pour aider les affamés. Pourtant comme beaucoup, cet étudiant en sciences politiques estime que ce serait une honte de voir tant de personnes mourir de faim alors que les villas et les buildings poussent comme des champignons dans la vie de Kigali. Tôles et tuiles vendues pour se nourrir Outre ces graves difficultés alimentaires, les gens qui étaient partis l’an dernier durant la sécheresse dans les régions voisines ou en Tanzanie et qui sont rentrés depuis lors, se retrouvent sans abris. Les toits et les portes de leurs maisons ont été pillés par leurs voisins qui ont attendu en vain une aide humanitaire ou gouvernementale et ont été contraints de vendre tuiles, tôles et portes pour acheter de la nourriture. D’autres maisons ont été détruites par manque d’entretien dû à la longue absence des propriétaires. C’est le cas, par exempte, de la famille Habinshuti de Kamarashavu qui avait quitté le village en mai l’an dernier pour chercher du travail. De retour de Tanzanie, les parents et leurs quatre enfants sont logés chez les voisins qui vivent dans une petite maison de 3 petites pièces où ils sont maintenant à onze. L’équipement est très succinct : deux bidons d’eaux, deux casseroles, quatre assiettes en plastique, deux grands lits de nattes dans deux chambres. Aucune nourriture et le foyer n’est pas allumé à 13 h. Devant la porte, trois petits enfants très maigres, le ventre gonflé et les cheveux précocement gris comme si on les avaient teintés, attendent leurs parents et ceux qui sont allés à l’école. Last edited: 10/06/2006 14:59:13 Source: DIGITALCONGO