Rwanda: quatre candidats officiellement retenus pour la présidentielle
KIGALI, 19 juil (AFP) - Quatre candidatures sur six ont été retenues pour l'élection présidentielle au Rwanda le 25 août, dont celles du président sortant, le Tutsi Paul Kagame, et de son principal opposant, l'ancien Premier ministre hutu Faustin Twagiramungu, a annoncé samedi la Commission électorale nationale (CEN).
"Sur les six candidatures déposées de lundi à vendredi, quatre ont été retenues", a déclaré le président de la CEN, Chrisologue Karangwa, lors d'une conférence de presse.
Les candidats retenus sont : M. Kagame, investi le 5 juillet par son parti, le Front patriotique rwandais (FPR, ex-rébellion tutsie au pouvoir depuis , M. Twagiramungu, un Hutu modéré, rentré en juin au Rwanda après huit années d'exil en Europe, Alivera Mukabaramba, candidate du nouveau Parti du progrès et de la concorde (PPC, gauche) et l'ancien ministre Jean-Népomuscène Nayinzira.
Deux inconnus en politique, Théoneste Niyitegeka, un médecin, et Alphonse Nzeyimana, n'ont pas été autorisés à se présenter, faute d'avoir réuni le nombre nécessaire de signatures de soutien.
Les candidats indépendants devaient être soutenus par 600 citoyens rwandais, dont au moins 30 dans chacune des onze provinces du pays et dans la ville de Kigali. Chaque soutien devait accompagner sa signature du numéro de sa carte d'identité.
Les candidats malheureux ont deux jours pour faire appel.
La campagne électorale de ce premier scrutin multipartite depuis l'indépendance de ce petit pays d'Afrique centrale doit commencer le 1er août.
Elle devrait se résumer à un face-à-face entre M. Kagame et M. Twagiramungu. Les deux hommes ont partagé le pouvoir pendant plus d'un an après le génocide de 1994, le premier en tant que vice-président mais véritable homme fort du régime et le second en tant que Premier ministre, avant d'être limogé.
M. Twagiramungu a été contraint de se présenter en tant que candidat indépendant. Le gouvernement, dominé par le FPR, a en effet réclamé au printemps la dissolution de son parti, le Mouvement démocratique républicain (MDR), principale formation à dominante hutue, pour "divisionnisme
ethnique".
Dans un rapport, l'organisation Human Rights Watch avait alors accusé le FPR de vouloir se débarrasser de toute opposition avant les élections. "Il y a une dictature qui s'installe de plus en plus", avait estimé vendredi M. Twagiramungu.
Le scrutin présidentiel, au suffrage universel uninominal, se fera sur un tour, à la majorité relative des suffrages exprimés, et sera suivi, le 29 septembre, par des législatives.