Rwanda |
Lancement d'un nouveau parti d'opposition au RwandaKIGALI, 12 juil (AFP) - Célestin Kabanda, président du principal parti rwandais à dominante hutue, le Mouvement démocratique républicain (MDR), dont le gouvernement de Kigali a recommandé la dissolution pour "divisionnisme ethnique", a annoncé samedi à l'AFP la création d'une nouvelle formation d'opposition. "Nous avons lancé un nouveau parti, l'Alliance pour la démocratie, l'équité et le progrès (Adep)-Mizero (espoir en kinyarwanda), qui ne fait pas partie de la mouvance présidentielle", a déclaré M. Kabanda, qui a été élu président du comité politique de ce mouvement lors de l'assemblée constituante qui s'est réunie samedi à Kigali. Aimable Dudatamye a été élu vice-président et Faustin Minani secrétaire général de l'Adep-Mizero. La nouvelle Constitution rwandaise, adoptée le 26 mai par référendum, autorise la création de nouveaux partis politiques, tout en encadrant leurs activités et à condition qu'ils ne favorisent pas la division ethnique ou régionale. Le nouveau parti devra recevoir l'agrément du gouvernement en place. A la mi-mai, le gouvernement dominé par le Front patriotique rwandaisex-rébellion tutsie) avait recommandé à la justice de dissoudre le MDR, qui avait pourtant dirigé l'exécutif depuis la fin du génocide, à l'été 1994. Le MDR, créé en 1959, avait en effet été accusé dans un rapport parlementaire de "divisionnisme ethnique", une accusation grave dans un pays où les massacres de 1994 ont fait, selon Kigali, près d'un million de morts parmi la minorité tutsie et les Hutus modérés. Le Rwandais s'apprêtent à élire un nouveau président au suffrage universel, le 25 août, pour la première fois depuis le génocide. Les candidatures doivent être déposées du 14 au 18 juillet auprès de la Commission électorale nationale. "Nous comptons déposer les statuts de l'Adep auprès du ministère de l'Administration locale au plus tard dans dix jours ", a expliqué M. Kabanda. "Les délais ne nous permettent donc pas d'avoir un candidat à l'élection présidentielle, mais nous soutiendrons un candidat de l'opposition", a-t-il ajouté. Jusqu'à présent, les candidats déclarés à la présidentielle sont au nombre de quatre : l'actuel chef de l'Etat, Paul Kagame, investi le 5 juillet par le FPR; Faustin Twagiramungu, ancien Premier ministre, rentré au Rwanda en juin après huit années d'exil en Belgique; l'ancien ministre Jean Népomuscène Nayinzira et Théoneste Niyitegeka, un médecin, inconnu en politique. |