Quatre opposants rwandais interrogés par la deuxième journée consécutive
KIGALI, 30 juil (AFP) - Quatre opposants
rwandais ont été interrogés mercredi, pour la deuxième journée consécutive,
par la police, qui les accuse de "discrimination" ethnique et
d'"atteinte à la sûreté de l'Etat", a déclaré à l'AFP le
procureur général du Rwanda, Gerald Gahima.
La police rwandaise avait déjà annoncé mardi qu'elle interrogeait Célestin
Kabanda, président du Mouvement démocratique républicain (MDR), le principal
parti à dominante hutue dont le gouvernement a réclamé la dissolution au
printemps dernier, ainsi que deux autres membres du MDR, Léonard Kavutse et
Innocent Sibomana.
Un autre membre de ce parti, Jean-Marie Vianney Karengera, a également été
interpellé mardi pour interrogatoire, a-t-on appris mercredi de source policière.
"Les quatre hommes ont pu passer la nuit de mardi à mercredi chez eux,
mais leur interrogatoire par la police judiciaire a repris mercredi matin",
a expliqué M. Gahima.
Dans l'entourage de M. Kabanda, on a ajouté que les quatre hommes ont quitté
le poste de police mercredi en début de soirée. En ce qui concerne M. Kabanda,
il lui a été été demandé de se représenter jeudi matin à la police, pour
une troisième journée consécutive d'interrogatoire.
En revanche Théoneste Niyitegeka, un médecin dont la candidature à l'élection
présidentielle du 25 août avait été rejetée par la Commission électorale
nationale, a été relâché mardi soir après avoir été interrogé par la
police de Gitarama, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Kigali,
a-t-on appris de source policière.
Les quatre membres du MDR sont notamment accusés d'avoir incité la majorité
hutue à "se débarrasser du régime" dominé par le Front patriotique
rwandais (FPR), l'ex-rébellion tutsie qui a pris le pouvoir en mettant un terme
au génocide de 1994, avait expliqué mardi le porte-parole de la police, Tony
Kuramba.
M. Kabanda a lancé le 12 juillet une nouvelle formation d'opposition,
l'Alliance pour la démocratie, l'équité et le progrès (Adep-Mizero),
toujours en attente de l'agrément gouvernemental.
Des propos tenus lors de l'assemblée constituante de ce parti ont notamment été
reprochés aux quatre hommes, a-t-on appris de source proche du dossier.
La campagne électorale de la présidentielle doit commencer le 1er août.